NEAL BLACK & THE HEALERS
« Highway Kings and
Hotel Dreams »
Ti and Bo Production /
Turning Image and Blues Organisation (2020)
Contact : thibaud@tiandbo.com ou stevie@tiandbo.com
Prix : 20€ + port 5€
Enregistré à Châteaurenard lors de la seconde édition du Blues Rock Festival en octobre 2019, ce concert de Neal Black & The Healers se révèle fidèle aux prestations « live » toujours impeccablement professionnelles du guitariste de San Antonio, Texas, et témoigne de la qualité musicale de cette formation appréciée non seulement dans l’hexagone mais également au niveau international.
Sur
les 14 titres de la set liste, 6 sont des compositions personnelles de Neal
Black qui nous entraînent dans les méandres d’un blues texan jouissif tant
acoustique qu’électrique.
Quatre
titres acoustiques ouvrent cet enregistrement et permettent à Neal Black
d’accueillir Randy H (alias Hugues Catalan) à la guitare acoustique, d’abord en
accompagnement sur « Kind Hearted Woman » (Robert Johnson) alors que
la mandoline de Mike Lattrell répond à la guitare slide de Neal.
« Built
For Comfort » (Willie Dixon) nous offre un solo Randy H en réponse à la
mandoline de Mike Lattrell et l’excellente version de « I Don’t Get The
Blues » (Neal Black) résonne des accents hispaniques de la guitare du
leader.
Le
groupe monte en puissance et enchaîne avec une autre composition de Neal Black
teintée de boogie, « Handful Of Rain » sur laquelle Mike Lattrell
nous régale d’un nouveau solo de mandoline. Le public adhère et participe.
Après
cette introduction acoustique, les sonorités électriques prennent le dessus
avec l’instrumental, cheval de bataille de Neal Black, « Alabama
Flamenco », Mike Lattrell délaissant la mandoline pour le clavier. Neal
Black y tisse sa trame mélodique sur la rythmique puissante, énergique et métronomique
de Natan Goessens à la batterie et Abder Benachour à la basse.
Suivent
un rock’n’roll endiablé, « Jail in San Antone », et un instrumental
blues swinguant, « Green Bean Swing », deux compos de Neal sur
lesquelles s’apprécient son toucher de guitare et la dextérité de Mike au
piano.
La
longue reprise « Who Do You Love » de Bo Diddley est l’occasion de
mettre en valeur Abder Benachour et sa basse inventive (petit clin d’œil au
passage à « Smoke on the Water » de Deep Purple).
« Built
For Comfort » revient dans la set liste en version shuffle électrique,
précédant une version inspirée de « Judgement Day » (Robert Johnson)
alternant passages électriques riches en effets sonores et instants plus soft
sur lesquels la vois caverneuses de Neal Black fait merveille.
Ambiance
country, à toute vapeur, avec l’instrumental original « Pink Chainsaw
Boogie » sur lequel Neal, Mike et Abder rivalisent d’adresse, alors que
Natan nous gratifie d’un solo de batterie d’une grande efficacité, relançant la
machine sur de bons rails pour un final explosif.
Un
rappel bien mérité permet d’apprécier des reprises de « Goodbye
Baby » (Elmore James) avec partie de slide obligée et de « Move It On
Over » (Hank Williams) avec un public debout ovationnant le plus français
des guitaristes texans.
Félicitations à Tibo Degraeuwe et Turning Image and Blues Organisation (Ti & Bo Productions) pour la qualité des images (balances et coulisses traitées en noir et blanc) et la dynamique de ce montage qui valorisent la prestation de Neal Black et des Healers. Nous connaissions le travail prometteur de Tibo dès son premier documentaire « To Me That’s The Blues », puis par sa série « Born To Be A Bluesman », il nous montre ici qu’avec le soutien de son équipe, il se révèle un excellent producteur dans le domaine de l’enregistrement « live ».
Cet
enregistrement vidéo est donc hautement recommandé d’autant qu’il s’accompagne
de bonus intéressants dont une collaboration avec la chanteuse-guitariste
Sophie Malbec et une archive vidéo sur laquelle Neal Black accompagne l’élégant
Jimmy Dawkins au Puisto Blues Festival d’Helsinki (Finlande) en 1990.